Petit patrimoine / Monument James de Liedekerke - Alle

Description :

Monument demi-circulaire scellé sur une base en ciment (Diam : 3,10m; Prof : 1,65m; H max : 1,30m) entièrement en pierres de taille.
Le monument est constitué d'une partie centrale entourée, de chaque côté, d'un ensemble de 3 escaliers.
La partie centrale se compose d'un socle en pierre de taille surmonté d'une croix, également en pierre de taille, portant en son milieu la croix des maquis gravée en relief dans un cercle incrusté dans la pierre.

Les escaliers sont en blocs de pierre brute (Ep : 0,35m). Les 2 extrémités du demi-cercle sont terminées par une pierre de taille dressée.

Vu qu'il reste au pied de l'escalier côté gauche 2 blocs parallélépipédiques d'une dizaine de centimètres de hauteur, on peut penser qu'il y en avait sur toute la circonférence, faisant ainsi office de délimitation du monument.

Petit panneau explicatif à proximité.

Environnement :

Dans la colline boisée surplombant la route d'Alle vers Mouzaive, à une centaine de mètres à vol d'oiseau à la verticale du Rocher du Corps de Garde qui, lui, abrite une plaque commémorative en hommage aux maquisards morts en 1943-1945 et une potale Notre-Dame du Maquis. Accès via un étroit sentier balisé, escarpé en lacets de 500 mètres.

Etat de conservation :

Certains joints des pierres ainsi qu'une pierre sont à recimenter. Les pierres du pays qui supportent la partie centrale sont à remaçonner.

Date de construction :

Après le 4.9.1944 (date où son corps fut retrouvé).

Historique :

Le monument a été offert par la mère de James de Liedekerde, la comtesse Anne d'Outrelmont, en son honneur et en hommage aux maquisards morts lors de la seconde guerre mondiale.

James de Liedekerke est né à Ixelles le 1er mai 1922, fils du comte P. de Liedekerke de Pailhe et de la comtesse Anne d’Oultremont. Celle-ci, dans sa résidence de Pau en France, passa de nombreux aviateurs via l’Espagne à destination de l’Angleterre. Elle fut d’ailleurs médaillée par le général de Gaulle lui-même.
Bon sang, face à l’oppression, ne pouvait mentir. On retrouve son fils, le jeune comte James, en 1943 dans le maquis d’Ebly au château de Vaux-les-Chênes. Celui-ci par dénonciation est cerné le 23 décembre par une troupe allemande. Le combat est inégal. James, blessé, sera le seul survivant d’un véritable carnage par les nazis.
Quelques mois plus tard, le 4 mai 1944, il est engagé au maquis A.S. Basse-Semois dans « Ceux de Rebais » sous les ordres du lieutenant José Dinant. Le 15 août, il sera de l’embuscade du Ban d’Alle. C’est lui qui avec 5 kg de plastic fera sauter un camion allemand.
Hélas, le dimanche 3 septembre 1944, ce sera le drame. James fait partie d’une équipe occupée au minage de la route de Mouzaive. La section des maquisards est surprise par deux blindés allemands avec 30 hommes qui donnent l’assaut. Le jeune sergent de Liedekerke, en couvrant ses aînés, est blessé d’une balle dans l’aine. Il perd du sang en abondance. L’ennemi le poursuit inlassablement, il s’écroule et l’un deux l’achève en lui tirant à bout portant une balle dans l’œil. Son corps sera retrouvé le lendemain 4 septembre 1944. ⁽¹⁾

Références :

¹ : René ROCHEZ, la Route du Maquis - Edition Maison du Tourisme de l'Ardenne namuroise, 2007